Nous nous souvenons encore de la déclaration conjointe de guerre des chefs d’États Tchadien et Camerounais à Paris (France) en Mai 2014. C’était une déclaration officielle de démarrage qui ne peut être rompue que par une autre qui confirme une victoire. Tant que le gouvernement camerounais ne déclare pas officiellement que la guerre est terminée, la maitrise de la situation ne signifie pas la fin de la guerre. Les enquêtes qui ont permis l’interpellation de plusieurs suspects à la suite de la mort des trois victimes d’un quotidien sous-tension dans un des villages où il y a des comités de vigilance actifs, ne doivent cependant pas nous amener à ne pas nous interroger sur les mesures mises en place pour empêcher que ce genre de situation regrettable ne se reproduise : le guide n’était-il pas un natif du département ou du village ? N’avait-il pas une famille dans le coin ou s’agissait-il d’un chercheur comme les autres, étant donné qu’un chercheur, peut également être un guide, ou un espion. Venait-il d’un village voisin ? Les deux chercheurs n’ont-ils pas eu une autorisation des chefs de communauté ? Ce sont des interrogations qu’il faut se poser pour trouver des solutions, afin que des évènements de la sorte ne se reproduisent.
En contexte de guerre, il ne faut rien négligé. L’évènement malheureux de Balda est une preuve qui signifie que nous devons faire davantage d’efforts pour remédier à cette situation, dans une région et plus particulièrement plusieurs villages d’un ensemble de départements qui demeurent sous-tension, malgré une accalmie apparente, qui ne signifie pas la fin de la guerre. D’où la demande du syndicat national des chercheurs à savoir, une meilleure protection pour les chercheurs en mission, surtout dans des régions sous-tension, à cause des attaques djihadistes dont la cruauté a obligé des milliers de ménages à se reconstruire grâce notamment à un courage soutenu par un ensemble d’organismes de bienfaisances dévouées à la tâche.
En 2021, le comité international de la Croix-Rouge (CICR) a apporté une assistance économique à plus de 15 000 ménages originaires des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Des personnes qui du jour au lendemain, ont vu s’abattre sur elles une foudre infernale qui ne leur a cependant pas été fatale contrairement à plusieurs de leur proches qui ont perdus la vie à la suite des assauts récurrents des mouvements terroristes du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, et de l’Extrême-Nord du Cameroun.
Conscient des difficultés des populations camerounaises, et surtout celles des personnes les plus affectées par les assauts récurrents des mouvements terroristes, le gouvernement camerounais préconise toujours une résilience qui ne peut pas être effective sans un courage soutenu activement par un ensemble d’acteurs qui ont les moyens d’amoindrir le calvaire quotidien des populations déplacées, et celles qui se retrouvent ailleurs. En effet, il s’agit d’un ensemble de camerounais qui dans une grande majorité, mettent tout en œuvre pour relever le défi de se reconstruire, après avoir vécu une épreuve traumatisante, grâce notamment à une force mentale soutenue par le gouvernement et plusieurs autres acteurs en faveur de la paix, même si les efforts entrepris demeurent insuffisants car l’objectif à long terme de toutes mains secourables n’est pas uniquement d’aider les principales familles à subvenir à leur besoins quotidien, mais trouver le moyen de les aider à subvenir à leur besoins par elles-mêmes, en les aidant dans l’exercice d’une activité génératrice de revenu qui nécessite au préalable le financement des études, le paiements des loyers, des dons de matelas et autres produits alimentaires de premières nécessités, sans toutefois oublié de mentionner l’octroi des matériaux pour le travail de la terre, afin de relancer des productions locales qui permettent non seulement aux personnes concernées de subvenir à leur besoins, mais vendre également le produit de leur récoltes dans les marchés locaux. Même si cela ne garantit pas une sortie de la précarité, c’est quand même un mieux que rien car l’insuffisance des ressources financières ne permet pas d’accorder les mêmes privilèges à tous le monde. Raison pour laquelle chacun fait le choix de se reconstruire comme il peut, afin de subsister. Les jugements de valeurs émis au vu de la réalité de certains faits sont sans importance. Chacun est libre de faire ce qu’il juge être le mieux pour lui, sans poser du tort à autrui, tout en espérant avoir un mieux de manière honnête, que tout le monde n’est pas toujours prêt à accorder.
L’insécurité dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord, a amené non pas seulement des personnes à se reconstruire, mais également un État qui se doit d’évaluer les conséquences sociales de la crise et de la guerre, afin de trouver davantage les moyens de contribuer à l’autonomisation financière des victimes. Les nombreux besoins face aux ressources limitées impliquent la nécessité de faire davantage d’efforts pour aider davantage de personnes qui sont dans le besoin, et qui ont trouvé le moyen de se reconstruire au Cameroun ou ailleurs, notamment dans certains territoires du Nigéria et du Tchad voisin, tout en espérant que la situation politique et sécuritaire de ces parties du leur Territoire ira en s’améliorant car à proprement parler, on est toujours plus mieux chez soi, même s’il peut arriver qu’un État d’adoption ou d'accueil soit une seconde patrie. Les survivants des assauts récurrents des mouvements terroristes portent également l’espoir d’un lendemain meilleur, sur un ensemble de territoires qui sont d’une très grande importance dans le processus de croissance économique du pays, notamment via l’attrait d’éventuel investisseurs, qui n’aiment pas le bruit des armes, ou celui généré par des mouvements terroristes.
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