L’existence humaine est une succession d’expériences de vie qui font l’Homme que nous sommes. Un ensemble d’êtres humains façonnés au cours du temps par une succession d’expériences de vie et de foi qui justifient une volonté de voir avant de croire, toucher avant de ressentir, gouter avant de confirmer, et écouter avant d’avoir une foi qui a également besoin de la raison pour produire d’avantage de fruits.
L’Homme ne doit pas se contenter d’adhérer à la foi des apôtres parce qu’ils ont été témoins des merveilles que le Christ a eu à faire au cours de son pèlerinage terrestre ou des miracles qu’ils ont eux-mêmes eu à faire grâce à l’Esprit Saint de Dieu. Même s’il est parfois appelé à croire sans avoir vu, l’Homme aura toujours besoin de faits palpables au cours de son cheminement de foi, afin de demeurer ferme dans un choix que Dieu seul peut affermir, à travers un ensemble d’actes concrets. C’est la raison pour laquelle Jésus Lui-Même vint montrer ses mains à Saint Thomas qui doutait que ce soit Lui qui soit apparu aux neufs autres apôtres en son absence.
L’Homme veut gouter avant de confirmer parce qu’il a la capacité de reconnaitre un sel qui a de la saveur, et un autre qui n’en a pas ; c’est-à-dire, un acte qui ne glorifie pas le nom de Dieu. S’il veut écouter avant de croire, c’est parce que la foi nait d’une écoute qui prédispose celui qui écoute à expérimenter par lui-même par après, les merveilles de Dieu dans sa propre vie, qui est un cadre de vie particulier parmi tant d’autres où Dieu se manifeste toujours concrètement, afin d’affermir la foi de tous ceux qui font le choix de devenir de nouvelles créatures en Lui par Jésus-Christ en particulier. Celui qui n’a pas été témoin de la résurrection du Christ, et qui l’a accepté dans sa vie comme son Dieu, doit pouvoir faire l’expérience de cette même résurrection au cours de sa vie quotidienne. Il doit se donner le temps d’apprendre à connaitre, et faire connaitre personnellement le Christ, à travers ses joies et peines quotidiennes, ou en posant tout simplement des actes de qualité qui sont en fait des confessions de foi quotidiennes, qui s’inscrivent dans une logique d’extension du règne d’amour de Dieu sur terre. En effet, « Je crois » est une déclaration subjective à connotation multiples qui dans le domaine de la foi voudrais dire que j’ai confiance et j’agis. J’ai confiance en Celui en qui j’ai mis ma confiance, et j’agis sur la base de cette foi, dans un monde où tout le monde a son utilité, parce qu’il n’y a pas d’action sans but, et encore moins de foi sans actions. Celui qui dit qu’il croit en quelque chose et en Christ en particulier, et qui agis sur la base de ce en quoi il croit, s’inscrit dans une dynamique d’actions à fort impact dans un ensemble de sociétés qui ont besoins des contributions de tout le monde, sans distinction de religions, de champs d’expertises, et d’échelles sociales.
Au deuxième chapitre de sa lettre adressée aux chrétiens d’origines juive de la communauté dont il avait la charge ou qui était sous son autorité, L’apôtre saint Jacques nous fait savoir au 18ème verset de son deuxième chapitre qu’une foi sans œuvre n’existe pas.
"Montre-moi donc cette foi sans les œuvres » dit-il, « et je te ferai voir ma foi à partir des œuvres."
C’est dire que croire c’est épousé une cause, un projet, une doctrine, et traduire de manière concrète la relation qu’on entretien avec Dieu, à travers l’exercice d’une liberté d’action sur la base de la foi qu’on a fait le libre choix de confesser. En d’autres termes, celui qui confesse que Jésus est Seigneur, devra le démonter à travers tout ce qu’il fait pour lui-même et les autres, parce que c’est aussi cela avoir la foi. Il en est de même dans toutes les autres religions. On ne croit pas uniquement pour soi ; on croit aussi pour les autres en priant pour eux, à travers chacun des actes que nous posons, parce que c’est à travers tout ce que l’Homme fait ou fait le libre choix de faire en société, que le monde, c’est-à-dire, tous ceux qui vivent sur terre, auront des raisons de dire que Dieu est Dieu.
C’est la raison pour laquelle il est vivement recommandé de proclamer l’Évangile par la qualité de notre vie. Les expériences de la vie du quotidien peuvent contribuées énormément à l’approfondissement de la foi non seulement des chrétiens, mais aussi celle de tous les Hommes, toutes religions confondues. La foi d’une personne peut s’affermir davantage, grâce à des actes posés par une ou plusieurs personnes qui ne sont pas de la même obédience religieuse que lui.
Si c’est toute une assemblée de saints qui se réjouit quand il y a de nouveaux baptisés dans un cadre strictement chrétien, il faut dire que cette foi qui doit davantage être affermi en milieu chrétien, aura également besoin d’actes et témoignages des non chrétiens pour s’affermir davantage. Tout ce qui contribue à changer des vies dans le sens positif du terme, n’est jamais de trop. Qu’il appartienne à une chapelle religieuse ou non, l’Homme a vocation à poser des actes dont l’impact positif en société transcende l’échelle d’un ensemble de cadre religieux dont le principal objectif en société à savoir, favoriser l’harmonie sociale, dans un ensemble de sociétés où les efforts fournis en vue du rétablissement de la paix ou l’amélioration des conditions de vie d’un ensemble de personnes en particulier, ont toujours une plus grande portée, parce qu’ils sont sous-tendus par une grâce divine qui favorise la fabrication des catalyseurs de bien-être et de cohésion sociale, qui poseront toujours des actes louables en société. Il ne s’agit pas uniquement de faire des dons ou plus explicitement de vêtir ceux qui n’ont pas d’habits, ou encore donné à manger à ceux qui ont faim, et soigner ceux qui sont malades entre autres. Il s’agit de faire avec amour ce qu’on a fait le libre choix de faire. Et c’est là qu’il faut convoquer l’hymne de l’amour de l’apôtre Saint Paul et notamment la deuxième partie du deuxième verset du 13ème chapitre de sa première lettre aux corinthiens qui dit ceci :
"Quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien."
Autrement dit, l’acte peut être posé et même être une raison de satisfaction pour les autre, sans toutefois apporter un plus, dans la relation personnelle de l’émetteur avec Dieu, parce qu’il est tout à fait possible d’agir sans amour. Et quand nous parlons d’amour dans ce cas particulier des donations en natures ou en espèces, nous tenons à préciser que la médiatisation d’un acte de bienfaisance ou de bonté, ne signifie pas forcément que les auteurs recherchent leurs propres gloires. Ce que nous voulons mettre en avant ici, c’est ceci que, tout acte inspiré par un Dieu qui accueille tout le monde, et met tout en œuvre afin que le plus grand nombre ait de multiples manières des preuves palpables de son amour, sera toujours d’un très grand apport dans l’approfondissement de la foi de ceux qui donnent, et ceux qui reçoivent.
Nous nous souvenons de ce chrétien gravement malade, qui n’avait personne pour lui payer des frais médicaux pour se faire opéré d’un cancer contre lequel il se battait depuis plusieurs années, et qui a eu la solution à son problème en devenant musulman. Nous pensons également à ces musulmans qui pour certains, sans devenir chrétiens, ont eu la grâce d’expérimenter la grâce de Dieu dans leur vie au nom de Jésus. En effet, là où certains ne voient qu’opportunismes, vols, et foi vacillantes, nous voyons plutôt la main d’un Dieu qui accueille, sauve, et guéri. De multiples manières, Il permet aux Hommes d’expérimenter les merveilles de son amour, en utilisant tous ceux qui sont à son service, parce qu’ils ont fait le choix de mettre tout en œuvre, pour prouver au monde que Dieu est Dieu, et qu’il a des solutions satisfaisantes à tous les problèmes. De plus, Dieu fait passer l’Homme par plusieurs circonstances de vie heureuses et malheureuses, non seulement pour façonner et augmenter la bonne qualité de sa foi, mais également celle des autres, car l’histoire des uns qui est un témoignage de vie et même de foi, peut également approfondir la foi de beaucoup d’autres personnes.
Dire qu’on est un enfant de Dieu, c’est poser des actes qui confirment ce que nous proclamons. Une parole sans actes est sans effet, parce que la parole qui est elle-même la conséquence d’une action, ne peut pas avoir de sens sans actes. Ce sont les actes qui achèvent l’ouvrage amorcé par la parole, en donnant à cette même parole qui est un acte, une assise inébranlable qui affermi la foi des croyants. Les mots prononcés et même mis par écrit sont le produit d’une action qui a besoin d’actes supplémentaires pour sauver des âmes. Il s’agit d’un besoin de complémentarité qui dit qu’il ne peut pas avoir l’un sans l’autre. La parole est un acte qui porte toujours à l’action, et la qualité des actes et leur portée en société, dépendent de la qualité de relation que nous entretenons avec Dieu.
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Les Références bibliques utilisées sont issues de La Bible des Peuples 2015, et La Sainte Bible par Louis Segond 1910