Analyse/La faculté qu’a l’Homme à faire transparaitre le contraire de ce qu’il pense en réalité, le donne la possibilité d’ajuster chacun de ses actes en fonction de ses intérêts. Tant qu’il n’a rien à gagner, il ne s’implique pas. C’est lorsqu’il a quelque chose à gagner qu’il met tout en œuvre pour atteindre des objectifs particuliers, qui n’ont rien à voir avec l’amitié, parce que quand l’Homme veut quelque chose, il sait faire preuve de courtoisie. Il instrumentalise cette faculté pour obtenir ce qu’il veut. C’est quand il atteint ses objectifs que son vrai visage refait surface. L’acte antérieur n’était que le reflet imagé d'un masque qui dépeint l’illusion d’un semblant d’amitié camouflé dans un semblant de vérité.
C’est une attitude qu’il ne faut pas assimiler avec ce qui se passe en relation internationale. En effet, lorsqu’on parle d’une scène géopolitique sous-tendu par des intérêts, c’est parce qu’il y a des parties qui veulent réaliser des projets sérieux pour le bien de leurs populations. Il ne s’agit pas d’entretenir une relation d’amitié bâtie sur autre chose que la satisfaction des intérêts communs, qui nécessitent parfois d’être renégocié pour optimiser davantage cette relation d’amitié sous-tendu par des intérêts communs. Il ne faut donc pas confondre cela avec l’attitude d’une personne souriante qui vous fait savoir qu’elle a besoin de telle ou telle chose, et puis par après, fait comme si elle ne vous avait jamais connue, parce qu’elle n’est plus dans le besoin. Elle agit ainsi parce qu’elle a atteint des objectifs que vous n’aviez pas en commun, mais plutôt des intérêts particuliers jusqu’alors obscurs, dont l’attitude sournoise qui consiste à faire preuve de courtoisie sans être vrai avec soi-même, se renouvelle uniquement à chaque fois que les nécessités l’exigent.
Les relations humaines sont infestées d’hypocrisies. Si toutes ne sont pas pareilles, une bonne partie d’entre elles le sont. C’est la raison pour laquelle il faut faire ce qu’on a à faire, sans rien attendre en retour, à part peut-être des remerciements sincères et encourageants, plutôt qu’un sourire flatteur et hypocrite qui ne dure que l’instant d’une ou plusieurs satisfactions. Il ne faut donc pas se faire d’illusions. Ceux qui vous encensent aujourd’hui, peuvent être ceux qui voudront votre fin demain, parce qu’être gentil, ne signifie pas forcément être vrai. Il est possible de demeurer dans un semblant de courtoisie intéressée à une chose, et non pas à la personne qui n’est qu’un moyen d’atteindre un but, et avec laquelle il ne faut plus entretenir une quelconque relation, à moins qu’un autre besoin ne se présente.
Celui qui est vraiment gentil pose des actes qui accompagnent cette qualité louable. Contre vents et marées il ou elle est là pour vous soutenir de plusieurs manières utiles, et sans arrières pensées. C’est le genre de relations qui perdurent malgré tout, parce qu’elles sont vraies, à la différence de celles qui ne durent que l’instant d’un présent ou d’un privilège accordé. Celles où lorsque le privilège disparait ou lorsque l’objectif inavoué est atteint, la gentillesse disparait également, parce qu’elle était conditionnée par le beurre et l’argent du beurre. En effet, il y en a qui veulent très souvent les deux à la fois, et sont parfois prêt à se dévouer corps et âme pour l’obtenir, et puis à la fin, on ne les reconnait plus, parce que le mensonge était camouflé dans une vérité apparente.
Si l’Homme a toujours des intérêts particuliers à rechercher, il peut le faire en étant vrai. Ceux qui usent de mensonges comme moyens pour obtenir ce qu’ils veulent, sont des personnes qui ne s’assument que l’instant d’un après satisfaisant. Or, en se contentant de bien faire ce qu’on a à faire, et de se contenter de ce qu’on a, on ne compromet pas la qualité d’un acte qui ne souffre d’aucune formes d’hypocrisies. Pour être bien avec les autres, il faut être vrai avec soi-même. On peut être vrai et gentil sans entretenir des relations d’amitiés avec les autres. Tant que le climat de travail est sain, c’est le plus important. En effet, si les actes sont vrais et concourent au bien d’un ensemble constitué d’individus qui n’entretiennent pas forcément une relation amicale, mais qui savent se montrer solidaire à certaines circonstances, notamment au cours d’un ensemble de tâches qui demandent beaucoup de sérieux, c’est le plus important, car c’est ce qu'ils ont en communs.
Même si nous n’entretenons pas une relation d’amitié avec l’autre, le fait d’être vrai par les actes, est un acte qui parlera toujours en notre faveur dans l’avenir. En faisant le choix de ne pas être vrai dans ce qu’on fait, on se ment à soi-même, dans la mesure où on croira que c’est le meilleur moyen de jouir d’un ou de plusieurs privilèges, alors qu’il y a la possibilité de bénéficier de cela en étant vrai. Les intérêts hypocrites ne doivent pas être confondus avec des intérêts communs. Celui qui est hypocrite pense uniquement à lui, tandis que ceux qui ont des intérêts communs, pensent à ce qu’ils ont en commun. Le premier bâtie l’obtention de ce qu’il veut sur le mensonge, tandis que dans le deuxième cas, même si les principaux concernés peuvent ne pas être des parangons de vertus, ils sont tout de même conscients d’avoir un projet en commun.
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