Du peuple élu aux peuples élus
Certains frères pensent à raison que Jésus était un Juif qui est venu ou s’est fait chair, uniquement pour le salut des juifs. Et pour étayer d’avantage leur point de vue, ils utilisent cet épisode des évangiles où Jésus répond à la demande d’une étrangère (païennes) qui voulait qu’il vienne délivrer sa fille en disant qu’il « n’a été envoyé qu’aux brebis perdus de la maison d’Israël » (selon Saint Matthieu au vingt quatrième verset de son quinzième chapitre). Saint Matthieu et Saint Marc précisent par la suite qu’il dit aussi à la dame « qu’on ne prend pas le pain des enfants pour le jeter aux chiens » et qu’elle « doit d’abord laisser les enfants manger à leur faim. On ne prend pas le pain des enfants pour le donner aux petits chiens ». Le verset vingt-huit de ce septième chapitre de Saint Marc qui fait l’objet de notre méditation nous précise que la femme répliqua en disant que « les petits chiens sous la table, mangent les miettes des enfants», ou des « maîtres » selon Saint Matthieu. Le vingt-neuvième verset du septième chapitre de l’évangile selon Saint Marc nous rapporte que c’est grâce à cet acte de foi et d’humilité que sa fille a été délivrée.
Biens aimés dans le Seigneur, si un individu reconnait que le Christ est venu exclusivement pour l’approvisionnement des Juifs et que même s’il n’a pas droit à ce qui est réservé uniquement à ce peuple privilégié, il peut quand même au nom de la foi, trouvé sa consolation dans ce qui n’est plus utile pour ce peuple élu, es-ce qu’on ne peut pas dire que le Christ n’est pas seulement venu pour un seul peuple ? Est-ce que le peu d’attention que Dieu nous accorde n’est pas suffisant pour nous procurer le bonheur ? Est-ce qu’on ne peut pas considérer que le mystère du salut de l’humanité au nom de Jésus devait partir du peuple juif pour s’étendre vers d’autres peuples ?